« L’histoire a voulu qu’ils partent le même jour », c’est l’hommage du ministère des Affaires Étrangères de Cuba à la mort de Maradona, ce mercredi 25 novembre 2020, quatre ans jour pour jour après celle de Castro. Hé oui ! Même si vous n’aimez pas le football, ce n’est pas une raison pour ne pas avoir de l’affection pour Maradona…
Avec notre spectacle Futsal et mains propres, nous nous sommes intéressés au football et aux liens qui pouvaient exister entre le foot et la politique… Maradona, à la fois Dieu du foot, socialiste, anti-impérialiste et anti-colonialiste convaincu, est un peu la synthèse de tout cela.
Exemple mythique : dans le documentaire d’Emir Kusturica, « Maradona par Kusturica », il raconte cette force qui porte les joueurs de son équipe lors de ce fameux match Argentine-Angleterre du 22 juin 1986. Quatre ans après la Guerre des Malouine où le peuple argentin a été pris entre la dictature et une puissance coloniale, ils avaient une terrible envie de rendre hommage aux morts et de donner un peu de réconfort à leur famille : « Nous les joueurs, on représentait nos morts. Notre objectif à nous c’était d’entrer sur le terrain et de jouer au ballon tout en ayant conscience que si on sortait l’Angleterre, on gagnait la guerre du football. Voilà où on a puisé notre énergie. » Alors contre toute attente, il marque deux buts extraordinaires, mythiques, et élimine l’Angleterre en quart de finale de la Coupe du Monde.
Ces convictions, il les a mises en pratique dans le milieu du football où il a lutté sans relâche contre la corruption au sein de la Fédération Internationale (FIFA) qu’il comparait à une mafia. Il s’est battu pour syndiquer les autres joueurs et, à la fin des années 90, avec d’autres stars, il crée l’Association Internationale des Joueurs de Football Professionnels pour défendre leurs droits.
En tant que socialiste et anti-impérialiste, paré des tatouages du Che et de Castro, Maradona a été un partisan engagé de la révolution bolivarienne du Venezuela, de celle de Cuba et des mouvements sociaux progressistes à travers l’Amérique Latine, ne perdant jamais l’espoir que les pauvres et les opprimés s’émancipent. Il était un ami proche et un partisan d’Hugo Chavez, d’Evo Morales et de Fidel Castro, ainsi que d’autres dirigeants socialistes. Il a dit un jour : « Je crois en Hugo Chávez. Je suis chaviste. Tout ce que lui et Fidel font, de mon point de vue, c’est ce qu’il y a de mieux ».
«Il faut que les gens sachent que nous disons la vérité, que nous voulons l’égalité et que nous ne voulons pas que le drapeau yankee flotte sur nous. » Il a aussi défié ouvertement l’impérialisme et le colonialisme, notamment en 2005 en participant, aux côtés de 150 personnalités dont Hugo Chavez et le futur président bolivien Evo Morales, au contre-sommet de Mar del Plata où il a appelé la foule à « virer » Bush d’Argentine.
Fervent défenseur de la cause palestinienne, il a déclaré « dans mon cœur je suis palestinien » et « je suis un défenseur du peuple palestinien, je le respecte et je sympathise avec lui, je soutiens la Palestine sans crainte ».
Vénéré comme un dieu en Argentine et en Italie, il n’a jamais oublié d’où il venait.
Alors, comme disent les anti-impérialistes d’Amérique : « Rest in power ».
Compagnie Jolie Môme
Sources : Redfish, Lapresse.ca et l’Huma