"Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux". Étienne de La Boétie
Le candidat des riches sera probablement président de la République pour la deuxième fois consécutive. Il s'agit d'un "coup d'Etat" habilement orchestré par le pouvoir financier et patronal au profit d'une minorité d'exploiteurs. Si Macron est élu, il prolongera l’œuvre de destruction et de liquidation, entamée par ses prédécesseurs et lui-même, de ce qui reste encore des avancées sociales arrachées de haute lutte aux patrons par des générations successives de travailleurs. Macron poursuivra avec zèle une politique de paupérisation systématique des classes populaires et l’enrichissement d’une minorité d'oppresseurs. Mais pour produire l'illusion du changement et donner l'impression de créer quelque chose de tout à fait nouveau, Macron et son équipe doivent travestir la réalité. Le nouveau Macron pour se distinguer de l'ancien doit jouer une nouvelle comédie, avec un déguisement différent, sur la scène politique française. Étrange démocratie qui avec la complicité d'une majorité sert toujours les intérêts d'une minorité !
Pour placer Macron à la tête de l'Etat, la classe dominante, à travers ses médias, ses instituts de sondages, ses intellectuels et ses experts, exerce une terrible pression sur les citoyens. Hommes et femmes politiques de "gauche" et de droite, grands patrons, chercheurs scientifiques, journalistes, artistes et autres sportifs sont ainsi mobilisés pour "faire barrage" à Marine Le Pen. Le joker Rassemblement national sera utilisé le moment venu pour servir les mêmes intérêts.
Macron a pour lui les puissants, les médias, les instituts de sondages, l'armée, la police etc.Victor Hugo disait de Napoléon le petit : " M. Louis Bonaparte a réussi. Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort, et tous ces hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que de la honte" .
La propagande bat son plein. Les grands médias, tous entre les mains des groupes industriels et financiers, incitent la population à voter plutôt Macron que Le Pen. Les valeurs républicaines sont brandies de manière incantatoire. Toute voix discordante qui appelle au boycott, à l'abstention et au vote blanc est suspectée, marginalisée ou tout simplement censurée. Il faut, vaille que vaille, voter Macron.Tous les moyens, petits et grands, sont utilisés pour répandre «la vérité» de la classe dominante et faire élire le candidat des riches perpétuant ainsi les privilèges et les injustices de l'ordre établi.
Le parti fasciste était présenté durant toute la campagne électorale avant le premier tour comme un parti "normal" et son nationalisme xénophobe et antisémite édulcoré, banalisé. Les sondages annonçaient systématiquement Marine Le Pen présente au deuxième tour. Le parti d'extrême droite bénéficiait d'une couverture médiatique impressionnante. L'hydre Rassemblement national était grassement nourri pour servir d'épouvantail entre les deux tours, facilitant ainsi l'élection du candidat des puissants, Emmanuel Macron. La classe dirigeante après avoir tout fait pour que Marine Le Pen soit présente au deuxième tour, "diabolise" hypocritement et cyniquement maintenant le Rassemblement national. La bourgeoisie dont le fascisme et le nazisme sont sortis de ses entrailles feint de découvrir que le parti de Marine Le Pen peut être dangereux.
Macron, Le Pen sont deux têtes du même monstre, le capitalisme. Ils sont le produit authentique de la dictature du capital. Ils sont les ennemis du peuple.
Slogan sur les murs de la Sorbonne occupée
Les travailleurs et tous les opprimés doivent s'attendre à un quinquennat effroyable avec la poursuite des politiques exclusivement au service des riches. Les conséquences seront terribles pour la population : chômage de masse, précarité, destruction des services publics, démantèlement de ce qui reste
encore du droit du travail, recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ou 65 ans entraînant inévitablement l'augmentation du nombre de personnes cumulant vieillesse et pauvreté. Cette misère des plus démunis n'aura d'égale que la richesse d'une classe de parasites dont Macron est aujourd'hui comme hier le porte parole politique. Macron ne voit dans les classes populaires qu’une masse infâme, des êtres sans dignité, déshumanisés. Sombre avenir pour une partie de la population de plus en plus importante.
Macron ou Le Pen utiliseront l'Etat et son appareil idéologique et répressif pour masquer cette cruelle réalité afin d'éviter toute révolte et toute résistance d'envergure. Les richesses doivent, sous le règne de Macron ou de Le Pen, rester, vaille que vaille, concentrées entre les mêmes mains. Macron ou Le Pen maintiendront l'état d'urgence. Ils vont contrôler, surveiller, ficher, réprimer, bref il vont terroriser les citoyens qui refusent de courber l’échine. Rappelons quand même que Macron et la classe qui est derrière lui, effrayés par le Mouvement des Gilets jaunes, ont fait 2 morts, 24 éborgnés, 5 mains arrachées, 315 blessés graves à la tête, 11000 personnes placées en garde à vue et 3000 condamnations (ici). Cette violence d'Etat a été condamnée par le Défenseur des Droits , Amnesty International, l'ONU, le Parlement européen, et par le Conseil de l'Europe. Le régime de Macron et toutes les fortunes qui sont derrière lui, ne tient que par la répression, le mensonge et la propagande. Macron n'est pas un rempart contre le fascisme.
Sous le régime de Macron ou de Le Pen, Les travailleurs, les salariés en général, la jeunesse et tous les opprimés doivent partout amplifier la guerre sociale. Car l'un ou l'autre, même s'il y a une différence de degré et non d'essence, sont les ennemis du peuple et du progrès. Ils n'ont d'autres choix que de mener des luttes quotidiennes pour améliorer temporairement leur situation sans jamais renoncer au combat politique de classe contre classe.
Mohamed Belaali