Il est difficile sous le régime de Macron de s'opposer au génocide qui se déroule sous nos yeux à Gaza. Antisémitisme, apologie du terrorisme, interdiction des conférences sur la Palestine, interdiction des manifestations, de réunions, de projections de films, dissolution d'associations de soutien aux palestiniens, arrestations, expulsions, licenciements, amendes, etc. tous les prétextes sont bons pour étouffer les voix qui dénoncent la barbarie sioniste. La liste de militants et militantes, de penseurs, de poètes, d'artistes, d'universitaires, de journalistes, de syndicalistes, d'hommes et de femmes politiques, accusés d'antisémitisme ou d'apologie du terrorisme est impressionnante. En France, la solidarité avec la Palestine est désormais un délit puni par la loi (1). Au nom de l'Etat d'Israël on réprime toute velléité d'exprimer une opinion, une pensée différente de celle du pouvoir. Toute contestation, toute opposition et toute dénonciation de l'entité sioniste aussi minime soit-elle est impitoyablement réprimée et l'antisionisme se confond avec l'antisémitisme. Toute critique est antisémite. Emmanuel Macron ne disait-il pas en mars 2022 que "l’antisémitisme et l’antisionisme sont les ennemis de notre République" ? (2) La résistance à la politique de l'Etat d'Israël est systématiquement qualifiée de terrorisme. Même si la résistance à l'occupant est un droit naturel reconnu par les Nations Unies, le peuple palestinien est réduit à des «bandes de terroristes» qui menacent l'existence même d'Israël !
En parallèle de ces attaques contre la liberté d'expression, une violente campagne est menée tambour battant par les médias du pouvoir et des milliardaires contre les opposants à la guerre d'extermination menée par le gouvernement israélien contre le peuple palestinien. Leur alignement sur la propagande de l'armée israélienne les poussent à délégitimer, à stigmatiser, à déformer systématiquement tous les propos qui ne vont pas dans le sens du soutien à l'entité sioniste.
Il faut vaille que vaille soutenir l'Etat d'Israël et accepter dans le silence l'extermination du peuple palestinien qui constitue un obstacle vivant à la réalisation du Grand Israël dont rêvaient tous les dirigeants sionistes, toute tendance confondue, de Herzl à Netanyahou en passant par Weizmann, Ben Gourion et Jabotinsky. Les massacres d’Israël doivent se faire "dans les murmures ou dans un silence total (...)" écrivait Jean Genet dans "Quatre heures à Chatila" (3).
Le but final d'Israël et des puissances oppressives occidentales est d'exterminer le peuple palestinien si son expulsion hors de la Palestine s'avère impossible.
Mais les palestiniens, comme tous les autres peuples du monde, ne renonceront jamais à leur terre. Le leader le moins hypocrite du sionisme politique Vladimir Jabotinsky le disait lui-même :
"Tout peuple indigène considère son pays comme son foyer national dont il sera toujours complètement le maître. Il ne tolérera jamais volontairement, non seulement un nouveau maître, mais même un nouveau partenaire (...). La colonisation ne peut être menée que contre la volonté des Arabes palestiniens".(4)
Le poète palestinien Tawfik Zayyad exprime lui aussi l'attachement de son peuple à la terre palestinienne. Sa poésie se confond avec cette terre tant aimée, cette "terre violée" de la Palestine come il disait :
"Ici nous resterons
Gardiens de l'ombre des orangers et des oliviers
Si nous avons soif nous presserons les pierres
Nous mangerons de la terre si nous avons faim mais nous ne partirons pas !!
Ici nous avons un passé un présent et un avenir" (5)
Mohamed Belaali
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(1)Voir entre autres https://www.justice.gouv.fr/sites/default/files/2023-10/JUSD2327199C.pdf
(3)Jean Genet, "L’ennemi déclaré". Textes et entretiens. Gallimard. Page 243.
(4)Lottfallah Soliman "Pour une histoire profane de la Palestine" page 34
(5)https://www.belaali.com/2022/05/un-poete-palestinien-tawfik-zayyad.html