"Sait-on assez où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de
chacun d'entre nous ?". Franck Pavloff
Perte de repères idéologiques, guerre ouverte contre les chômeurs, les malades et les pauvres en général, "économie de guerre" face à la menace extérieure, indifférence aux tragédies humaines qui endeuillent notre planète, manipulation de la population par les médias de masse contrôlés par le pouvoir et les milliardaires, frustrations, passivité et résignation populaires, montée des idées xénophobes, banalisation des discours racistes par des chaînes de télévision très complaisantes, persécution des musulmans qui remplacent les juifs d'hier, un seul et même parti donné toujours gagnant par les sondages et les médias, "Voisins Vigilants" parallèlement à la police qui traquent délinquants et voleurs, uniforme à l'école, gavage et dressage en guise d'enseignement, etc. etc. Voici quelques éléments qui dominent la vie quotidienne dans la France d'aujourd'hui secouée par une crise économique profonde.
Ces idées sont en train de contaminer les masses et la plupart des organisations politiques et syndicales. Elles risquent de s'emparer du pouvoir de l'Etat. C'est peut-être la fin d'une période et le début d'une autre. Déjà très dégradées aujourd'hui, les libertés individuelles et collectives le seront encore davantage demain. Mais la majorité de la population s'adaptera facilement et rapidement à la nouvelle situation.
Il deviendra alors difficile d'exprimer une opinion différente de celle du pouvoir. Toute pensée libre sera réduite au silence. Les hérétiques seront persécutés et leur parole confisquée. L'opposition, si elle n'est pas encore domestiquée et intégrée, sera affaiblie et muselée. Toute voix discordante sera suspectée et réprimée. Seule compte le rassemblement et l'unité nationale.
La répression, le conformisme et la servilité constitueront la base de la cohésion sociale.
Des mots comme "classe" "exploitation" "domination" "révolution" par exemple perdront leur contenu critique et la transformation radicale de la société apparaîtra comme utopique, irrationnelle et finalement irréalisable.
La propagande, la manipulation, l'endoctrinement permanents remplacent l'information, les apparences se confondent avec la réalité, la différence entre ce qui est vrai et ce qui est faux est difficile à établir et les intérêts d'une petite minorité de riches deviennent les intérêts de tous.
Les opprimés ainsi conditionnés sont poussés à choisir "librement et démocratiquement" leurs oppresseurs, renouvelant alors sans vraiment le vouloir leur propre servitude.
Mohamed Belaali