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29 décembre 2023 5 29 /12 /décembre /2023 16:07

Joe Biden, Emmanuel Macron, Rishi Sunak, Giorgia Meloni, Viktor Orban, Javier Milei, Geert Wilders, entre bien d'autres, ne sont que des mercenaires au service de la classe dominante. Leur mission essentielle est de maintenir, vaille que vaille, l'accumulation du capital et d'assurer la concentration des richesses entre les mêmes mains. Nationalisme, autoritarisme, fascisme, néofascisme, nazisme, extrême droite etc, ne sont que des mots qui désignent une seule et même réalité : la dictature du capital. Ces formes politiques de la domination bourgeoise ne remplacent évidemment pas le capitalisme et ne cherchent nullement à le dépasser. Bien au contraire, elles tentent de le sauver et de le perpétuer. Elles ne sont, en dernière analyse, que des régimes brutaux derrière lesquels se cachent les intérêts de la bourgeoisie.

 

La loi économique fondamentale du capitalisme reste la maximisation du profit. Mais dès que la crise du système s'installe, c'est-à-dire lorsque le taux de profit (par rapport au capital investi) diminue, la bourgeoisie revient sur tout ce qui lui a été arraché de haute lutte par les salariés en général et les travailleurs en particulier : code du travail, indemnités chômage, congés maladie,

retraite, aides sociales, services publics, réduction du temps de travail, nationalisations etc.etc.

Pour pouvoir imposer sa politique en temps de crise, la bourgeoisie a besoin non seulement de gouvernements autoritaires, mais aussi de tromper les masses populaires pour obtenir leur passivité et si possible leur complicité. La classe dirigeante utilisera alors tous les moyens dont elle dispose notamment les médias pour détourner les travailleurs du véritable combat, celui du travail contre le capital, en fabriquant des ennemis qu'elle présente comme responsables de tous les malheurs. La bourgeoisie a besoin de cette "adhésion" des masses pour assurer ses intérêts. Il faut donc construire cet ennemi à force de propagande et d'images pour cimenter une communauté traumatisée par la disparition progressive de l'ensemble des acquis sociaux et dégoûtée par le comportement d’une classe politique corrompue et totalement soumise aux intérêts d’une minorité d'exploiteurs. Il faut lui trouver des boucs émissaires capables de la détourner du combat politique de classe contre classe. L'invention de ces victimes expiatoires permet également de décharger la colère populaire sur celles et ceux qui subissent la crise et non sur ses véritables responsables. La classe dirigeante va alors montrer du doigt et désigner les travailleurs immigrés, les musulmans, les Noirs etc., comme responsables de toutes les conséquences de la crise, même si elle continue en même temps à faire appel à la main-d'œuvre étrangère pour satisfaire les besoins de ses entreprises! (1). Ces cibles ainsi désignées représentent pour une partie des classes populaires, élevée dans la haine de "l’autre" par l’idéologie dominante, une concurrence insupportable sur le marché du travail. En période de crise, les travailleurs étrangers, ou supposés comme tels, sont présentés comme les responsables du chômage de masse qui ronge l’ensemble des salariés. Le chômage n’est jamais présenté comme le produit le plus authentique du capitalisme, mais comme le refus des salariés de préférence étrangers de travailler aux conditions du marché. Belle manière pour masquer la responsabilité des patrons dans la situation dramatique des chômeurs !

Et comme si cela ne suffisait pas, la bourgeoisie mobilise de surcroît contre ces victimes son arsenal juridique et ses médias.

Une quantité phénoménale de textes législatifs et réglementaires encadre aujourd'hui le droit des migrants. Tous les gouvernements s'acharnent à adopter le plus de textes répressifs possibles contre les étrangers. Le dernier en date est la loi "immigration" voté le 19 décembre 2023 grâce aux voix de droite et d'extrême droite (2). Rappelons que depuis 1945 on adopte une loi sur l'immigration tous les deux ans en moyenne sans compter les ordonnances, arrêtés, circulaires et autres décrets ! (3). Mais cela n' a nullement empêché des régularisations constantes de travailleurs sans papiers en fonction des besoins du patronat.

La violence médiatique contre ces boucs émissaires se traduit par un vocabulaire détestable voire bestial chargé de stéréotypes attisant la haine entre les hommes pour mieux les diviser en jouant sur les préjugés nationaux, raciaux et religieux. Les thèmes haineux "d'invasion", "submersion", "ensauvagement", "islamisation de la société", "grand remplacement", reviennent souvent dans le discours médiatique dressant ainsi l'opinion publique contre tout ce qui ressemble de près ou de loin aux migrants. L'instrumentalisation de l'image de "l'autre", celle de l'étranger présenté comme un danger, comme un ennemi, permet de renforcer le mythe de "l'identité nationale" et de souder ainsi les masses populaires derrière la bourgeoisie (4). La rhétorique anti-immigration se substitue ainsi au vide des programmes des gouvernements et des partis politiques.

Aujourd'hui comme hier, la crise du capitalisme produit, toute proportion gardée, des régimes ouvertement autoritaires dont la mission véritable est de consolider l'économie capitaliste pour mieux servir les intérêts de la classe dominante, la bourgeoisie. L 'offensive de ces pouvoirs contre les ouvriers, quelque soit leur origine, va se poursuivre et s'intensifier d'autant qu'aujourd'hui le rapport de force est du côté du capital. Les attaques contre les acquis des travailleurs, nationaux et immigrés, seront encore plus brutales et plus féroces. Car l'ennemi commun à tous ces régimes réactionnaires reste la classe ouvrière. Les travailleurs, s'ils veulent affronter et vaincre ces gouvernements, n'ont d'autres choix que de commencer par surmonter leurs propres divisions et construire leur union avant d'envisager de s'allier avec d'autres couches de la société trompées par ces pouvoirs fascisants au solde d'une minorité d'exploiteurs.

 

Mohamed Belaali

 

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(1)Voir , entre autres, le cas du gouvernement post-fasciste de Giorgia Meloni avec son discours anti-immigration veut faire entrer 452 000 travailleurs étrangers d’ici 2025 : https://www.francetvinfo.fr/monde/italie/italie-le-gouvernement-de-giorgia-meloni-va-faire-entrer-452-000-travailleurs-etrangers-d-ici-2025_6244803.html

(2)https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16t0220_texte-adopte-provisoire.pdf

(3) https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/11/14/la-loi-immigration-dernier-element-d-une-longue-serie-de-117-textes-depuis-1945_6199984_4355770.html

(4)https://journals.openedition.org/anatoli/471

 

 

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