3 septembre 2016
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Ce texte a été écrit en janvier 2012. Bien qu'il soit dépassé sur certains points, il reste quant au fond dramatiquement actuel. Depuis cette date, de nombreuses victimes des violences policières sont venues allonger une liste déjà trop longue (1). Adama Traoré, jeune homme de 24 printemps, mort comme beaucoup d'autres lors de son interpellation ne sera, malheureusement, pas le dernier à mourir entre les mains de la police.
L’État français, surtout depuis l'instauration de l'état d'urgence et la montée de l'islamophobie (l'interdiction du burkini est un exemple parmi tant d'autres) (2), est loin de vouloir arrêter ces assassinats. Rien que depuis janvier 2016 huit personnes sont déjà mortes suite à une action des forces de l'ordre (3). Car la mission essentielle de la police est le maintien de l'ordre politique établi et non la sécurité publique. L’État n'est pas au-dessus des classes, il en est même le produit. La police, entre autres, est le bras armé de l’État qui permet à une classe de réprimer une autre. La répression exercée sur les jeunes des cités populaires et sur le mouvement social dans sa globalité montre bien que le rôle confié par la bourgeoisie à la police est de briser toute contestation, toute résistance à l'ordre établi aussi minime soit-elle. Ce mépris de la vie des jeunes des cités populaires par l’État risque de produire à son tour une autre haine en poussant une minorité d'entre-eux dans les bras du terrorisme. la situation faite aux enfants des travailleurs immigrés par la classe dominante est insupportable. Parqués dans des ghettos entourant les grandes métropoles industrielles, ils subissent plus que les autres catégories de la population toute sorte de violence, d’humiliation, de rejet et de mépris (4). Contre les humiliations accumulées, le racisme et l'islamophobie, le djihad peut être vécu, par une petite minorité, comme une revanche violente contre une République qui les a vus naître sur son sol, mais qui les a rejetés. Pour les jeunes des banlieues la lutte contre toute sorte de brimades et de brutalités est un combat quotidien. Ils affrontent constamment un système judiciaire qui les condamne promptement et injustement à de lourdes peines de prison et une police dont la violence les conduit souvent à la mort. Mais le combat des enfants et petits enfants des travailleurs immigrés ne suffit pas à les libérer des griffes du capital. Ils doivent lutter main dans la main avec tous les travailleurs et tous les progressistes pour améliorer leurs conditions quotidiennes d'existence et mener ensemble un combat d'envergure contre leur ennemi commun source de leur division et de leur oppression.
Mohamed Belaali
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Voir également :
(3)https://www.mediapart.fr/journal/france/110816/avant-adama-traore-ces-etranges-malaises-entre-les-mains-de-la-police
Voir également :
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http://www.belaali.com/article-crimes-ordinaires-de-l-etat-fran-ais-98240680.html