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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 08:45

 

TERESA2.jpg

 

 

On vient de tuer froidement une femme de 41 ans, déficiente mentale, juste après la tombée de la nuit jeudi 23 septembre

2010.


"Il n'y a pas eu de complication", a dit le porte-parole des autorités pénitentiaires. L'injection mortelle s'est très bien passée!...

 

Les journalistes qui ont assisté à cette exécution ont dit que Teresa Lewis «semblait effrayée»!

 

Ils ont dit également que son dernier repas, était constitué de «poulet, haricots verts, gâteau au chocolat et tarte aux pommes»! Quel humanisme!


Cette exécution ne s'est pas passée en Iran, ni à Cuba, ni au Vénézuela etc. mais aux États-Unis, pays qui exporte la lumière, la civilisation, les droits de l'homme, la démocratie... à travers toute la planète.


C'est pour cela peut-être que Teresa Lewis n'a pas mérité les indignations de nos philosophes, artistes, hommes et femmes politiques.


Pas de mobilisation, pas de pétitions, pas de lettres, pas de manifestations pour Teresa Lewis.


Leur émotion et leur indignation très sincères n'ont d'égales que leur silence sur l'exécution de Teresa Lewis.

Il est vrai aussi que Teresa l'américaine n'est pas Sakineh l'iranienne.


L'universalité des émotions s'efface devant les intérêts de la bourgeoisie et de ses serviteurs.

La grandeur de nos intellectuels, artistes etc. et leur capacité à s'émouvoir sont proportionnelles à leur degré de soumission aux puissants.


Peut être pensent-ils que l'injection létale, qui a empêché les poumons de Teresa Lewis de respirer et son cœur de battre, par des américains civilisés est plus raffinée et plus moderne que "les pierres jetées"(1) par ces grands méchants iraniens, barbus cruels et barbares.

 

 

Mohamed Belaali

 

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(1) La lapidation n'existe plus en Iran

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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 11:58

 

Pakistan-inondation-2.jpg

 

 

20 millions de Pakistanais, privés quasiment de tout, errent à travers un pays dévasté et ravagé par de violentes inondations. La brutale montée des eaux a déjà laissé derrière elle plusieurs centaines de victimes. La famine commence à faire son apparition et menace des millions d'êtres humains. La situation sanitaire est catastrophique. Plusieurs millions d'enfants risquent d'être emportés par des maladies mortelles selon les Nations Unis. Ban Ki-moon, en visite dans le pays, disait lui-même qu'il n'avait «jamais vu une catastrophe d’une telle ampleur». L'ampleur du désastre n'a d'égale que la profonde souffrance de la population pakistanaise livrée à elle-même. Mais si l'aide humanitaire se fait toujours attendre, le matériel militaire de l'OTAN pour la poursuite de la guerre contre les talibans en Afghanistan voisin circule, lui, normalement ! La sale guerre impérialiste passe avant l'aide humanitaire. Pire, pendant que les pakistanais affrontent, dans des conditions inhumaines, cette terrible catastrophe, l'armée américaine continue à bombarder le Nord-Ouest du pays faisant des dizaines de victimes civiles (1). Pour les États-Unis et leurs alliés, la population pakistanaise qui résiste à l'hégémonie impérialiste dans la région ne mérite aucune aide. L'humanitaire doit servir l'intérêt des puissances capitalistes.

 

 

Le grand spectacle humanitaire organisé par les pays impérialistes, leurs ONG, leurs sportifs, leurs artistes et leurs médias concernant le séisme haïtien contraste avec le silence, l'indifférence et le mépris avec lesquels la tragédie pakistanaise est traitée. C'est que le Pakistan n'est pas Haïti! Et même dans le cas de ce dernier pays, plus de neuf mois après le terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010, rien ou presque rien n'a été fait pour une population abandonnée à son triste sort alors que les troupes américaines et les ONG humanitaires par dizaines sont toujours présentes sur le sol haïtien. Mais au moins, on a réussi à transformer la tragédie haïtienne en un immense show humanitaire et médiatique (2).

Le drame pakistanais, lui, n'a été traité qu'avec parcimonie par les médias bourgeois. Et malgré une présence massive des grandes ONG (largement dépendantes des États occidentaux et de l'Union Européenne), l'aide humanitaire pour le Pakistan n'arrive qu'au compte-goutte. Ici nul spectacle humanitaire, nul appel aux dons lancé directement par les médias, nulle opération de relation publique des multinationales et nul battage médiatique. La souffrance du peuple pakistanais se fait dans le silence.

Ironie du sort, le Pakistan est le principal producteur mondial des tentes humanitaires. Mais les industriels américains veulent remplacer les fabricants locaux et vendre aux pakistanais des tentes beaucoup plus chères: «Aider le Pakistan, aider Haïti sont des réactions humanitaires appréciables des États-Unis, surtout s'ils adoptent la stratégie «aide des USA, made in USA» écrivent-ils(3). L'humanitaire c'est aussi du business, il s'arrête là où s'arrêtent également les intérêts des puissances impérialistes!

Il faut dire que sur l'échiquier international, le Pakistan occupe une position singulière à cause de son histoire mouvementée, de sa puissance nucléaire et de sa frontière avec l'Afghanistan.

Le Pakistan a été « Conçu à la hâte et mis au monde prématurément par une césarienne de dernière minute » disait Tarik Ali (4). Il a été également amputé du Cachemire toujours disputé par l'Inde et privé de sa partie orientale, le Bangladesh.

Le Pakistan a payé chèrement son indépendance nucléaire à cause du refus américain. Le gouvernement démocratiquement élu d'Ali Bhutto, le père de l'arme nucléaire pakistanaise, fut renversé par un coup d'État militaire dirigé par le général-dictateur Zia avec la bénédiction des États-Unis. Ali Bhutto fut jugé et exécuté en 1979.

En 1999, un nouveau coup d'État porte au pouvoir un autre général-dictateur, Pervez Mucharraf, le ferme soutien des américains dans la région (on le surnommait d’ailleurs dans le pays... Busharraf !).

Benazir Bhutto, fille d'Ali Bhutto, fut assassinée à son tour en 2007 et de lourds soupçons pèsent toujours sur Mucharraf dans cet assassinat.

Au total depuis sa création en 1947, le pays a connu pas moins de quatre coups d'État militaires. Il est inutile de préciser que la main de Washington est derrière, pour ainsi dire, tous ces événements majeurs qui ont fortement bouleversé ce pays.

Aujourd'hui, l'Afghanistan voisin est toujours occupé par les puissances impérialistes menées par les américains. La résistance afghane, de mieux en mieux organisée, de plus en plus unie, porte des coups décisifs aux armées d'occupation.

Le Pakistan entretient avec cette résistance des relations ambiguës et complexes. En tout cas, les pays occidentaux soupçonnent fortement l'armée pakistanaise et ses services secrets, les fameux Inter-Services Intelligence (ISI), de coopérer avec les talibans pakistanais et surtout afghans. En effet, le Pakistan tient à garder ses vieilles relations avec ces derniers dans le but de préserver ses intérêts stratégiques et surtout de ne pas laisser le champ libre à une autre puissance nucléaire, l'Inde son ennemi de toujours. Car les américains, tôt ou tard, seront contraints de quitter l'Afghanistan: «Si l'Amérique s'en va, le Pakistan est très inquiet d'avoir l'Inde à sa frontière Est et l'Inde en Afghanistan à sa frontière Ouest» (5). Le gouvernement pakistanais redoute que l'Inde développe, après le départ des américains, des relations privilégiées avec les talibans afghans. Rappelons tout de même que de 1947 à 1999 le Pakistan et l'Inde, deux puissances nucléaires, se sont livrés quatre guerres successives. Islamabad considère en quelque sorte l'Afghanistan comme sa chasse gardée.

Le Pakistan n'est pas prêt à abandonner ses relations, même ambiguës, avec les talibans nonobstant les pressions fortes des États-Unis.

En tout cas, les pakistanais sont présentés à l'opinion publique occidentale, comme les amis de ces grands méchants talibans barbus, cruels et primitifs.

Nous les civilisés de l'occident capitaliste, nous n'allons tout de même pas apporter notre secours aux amis de nos ennemis! Notre humanité a des limites.

Ces deux peuples (afghan et pakistanais) se retournent aujourd'hui contre nous alors que grâce à nos valeureux soldats, nous essayons de leur apporter démocratie et prospérité tout en protégeant leurs femmes.

Les quelques bombes qui tombent de part et d'autre de leur frontière commune et qui font des victimes innocentes ne sont que des erreurs, des bavures bien évidemment...

Et notre présence «là-bas», c'est pour leur bien, n'est-ce-pas ? On leur construit des écoles, des hôpitaux, des routes etc. Mais ces barbares ne comprennent rien à rien! Il ne comprennent que le langage de la force : «Nous n'avons pas le droit de renoncer à défendre nos valeurs. Nous n'avons pas le droit de laisser les barbares triompher»(6).

Mais derrière la diabolisation du pakistanais et de l'afghan, comme d'ailleurs du cubain, de l'iranien, du palestinien, du nord-coréen, de l'irakien etc. se cachent des intérêts impérialistes. Car ces mêmes «barbares» de talibans, on les appréciait bien et on les appelait même les Moudjahidines de la liberté lorsqu'ils combattaient la présence soviétique en Afghanistan (1979-1989)! Pour faire barrage à l'armée russe, les américains ont financé, entraîné et armé ces «combattants de la liberté» et le Pakistan devint leur allié privilégié dans la région.

Ainsi le civilisé d'hier est devenu lebarbare d'aujourd'hui!Seule la bourgeoisie, pour ses intérêts, est capable d'un tel exploit. Les ennemis comme les amis d'ailleurs ne sont jamais permanents; seuls les intérêts sont permanents!

 

L'humanitaire dans un ordre économique, social et politique profondément injuste qui n'accorde aucune valeur à la vie humaine, ne peut que servir les puissances capitalistes qui l'instrumentalisent cyniquement pour leurs seuls intérêts.

A bas l'humanitaire capitaliste!

Vive la solidarité entre les peuples!

 

Mohamed Belaali

 

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(1) http://www.latribune-online.com/monde/39339.html

 

(2) L'humanitaire au service du capital:le cas de Haïti

 

(3) lemonde.fr/idees/article/2010/09/06/l-aide-au-pakistan

 

(4) Tariq Ali « Le choc des intégrismes », Textuel, 2002.

 

(5) Déclaration de Tariq Fatemi, un ex-ambassadeur du Pakistan, au New York Times.

Cité in www.wsws.org

 

(6) rue89

 

 

 

 

 

 

 

 

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 07:09

 

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  " El Humoso"

 

«Avenida de la libertad», «calle Ernesto che Guevara», «Plaza Salvador Allende», «Paz, Pan y Trabajo», « Apaga la TV, enciende tu mente», «Una Utopia hacia la Paz» etc. ce sont là les noms de rues, de places et des slogans d'un village andalou non loin de Cordoba et de Sévilla que le visiteur étranger découvre au bout d'une route sinueuse au milieu des champs d'oliviers, de blé coupé et grillé par le soleil.

 

L'artère principale de la petite ville de près de 3 000 habitants mène tout droit à la mairie (Ayuntamiento) dirigée par Juan Manuel Sánchez Gordilloqui a gagné toutes les élections à une large majorité et ce depuis plus de trente ans.


Juan Manuel est un homme simple qui reçoit les visiteurs dans son bureau, où trône un grand portrait d'Ernesto Che Guevara, spontanément et naturellement sans rendez-vous ni protocole aucun. Il n'hésite pas à quitter son bureau pour montrer les maisons blanches situées juste en face de la mairie et construites collectivement par les habitants eux-mêmes sur des terres offertes quasi gratuitement (15,52 euros par mois) par la commune. Celle-ci met également à leur disposition l'aide d'un architecte et d'un chef de chantier. La région, elle, apporte le gros matériel de construction. Promoteurs immobiliers, spéculateurs et autres parasites n'ont pas leur place ici. Le logement cesse ainsi d'être une marchandise et devient un droit.

Juan Manuel parle avec enthousiasme et fierté des nombreuses réalisations des habitants de sa commune, chiffres et graphiques à l'appui.


Le barman du café «La Oficina», qui se trouve un peu plus loin de la mairie, nuance quelque peu les propos du maire mais confirme, pour l'essentiel, les avancées sociales de la ville notamment l'octroi des terres pour celles et ceux qui ont besoin d'un logement, préoccupation première des espagnols. Il confirme également l'absence totale de la police, symbole de la répression étatique.En effet, les habitants n'éprouvent aucun besoin de recourir à ses «services». Ici les problèmes de criminalité, de délinquance, de vandalisme etc. sont absents. Ils pensent gérer et régler eux-mêmes les problèmes qui peuvent éventuellement surgir entre eux. En tout cas depuis le départ à la retraite du dernier policier, ils n'ont pas jugé utile de le remplacer.


En face de « La Oficina» se dresse un bâtiment sur lequel on peut lire «Sindicato de obreros del campo» et « Casa de cultura». Mais cette grande salle fait également office de café, bar et restaurant. C'est un lieu d'échanges, de débats, de fête et de convivialité. C'est là aussi que se retrouvent, dès l'aube, les travailleurs agricoles pour un petit déjeuner collectif avant de partir ensemble pour une journée de travail de 6h30 dans les champs d'«El Humoso» à 11 kilomètres du village.

Cette terre andalouse, travaillée collectivement aujourd'hui, est témoin d'un passé chargé de tant d'actions, d'occupations, de manifestations, de grèves, de marches et de procès devant les tribunaux. Et c'est grâce à cette lutte très dure et réellement populaire que cette terre (1 200 hectares) fut arrachée à un aristocrate de la région, le Duc de l'Infantado. Dans cette Andalousie profonde les femmes, malgré les pesanteurs sociales et les préjugés, ont joué un rôle déterminant dans ce combat pour que la terre appartienne à celles et ceux qui la travaillent.

Aujourd'hui «ces terres ne sont la propriété de personne sinon de toute la communauté de travailleurs» comme le disent les habitants du village.

 

Mais pour ces ouvriers, il ne s'agit pas seulement de récupérer les terres, mais aussi de construire «un projet collectif dont l'un des objectifs est la création d'emplois et la réalisation de la justice sociale».

 

C'est ainsi qu'est nél'ensemble des coopératives qui produisent et distribuent une série de produits agricoles de grande qualité exigeant en même temps une main-d'œuvre abondante: huile d'olive, conserves d'artichauts, de poivrons rouges, de fèves etc. Les producteurs directs de ces richesses travaillent du lundi au samedi pour une rémunération journalière de 47 euros et ce quelque soit leur poste et leur statut. Ici il n' y a ni patron, ni actionnaires, ni dividendes à distribuer. Le surplus dégagé est réinjecté dans l'entreprise commune dans l'espoir de créer davantage d'emplois et permettre ainsi à tout le monde de travailler conformément à leur projet collectif. Ils tentent de mettre l'économie au service de l'homme et non au service du profit. Le chômage, ici, est quasi inexistant alors qu'il dépasse les 25 % de la population active en Andalousie et 20 % dans toute l'Espagne!

 

A «El Humoso», les ouvrières et les ouvriers parlent avec une certaine émotion de leur coopérative, de leur travail, de leurs produits, de la solidarité et de la convivialité qui règnent entre eux. Mais, ils évoquent également leur crainte de voir leur unité se fissurer à cause de leurs ennemis qu'ils pensent nombreux dans la région voire dans toute l'Espagne. Il se dégage de leurs récits beaucoup de conviction et beaucoup d'humanité.


Manolo, un ouvrier de la coopérative, parle avec affection, comme s'il s'agissait d'une personne, de la machine à extraire de l'huile d'olive dont il s'occupe. Il n'hésite pas à expliquer son fonctionnement, l'entretien qu'elle nécessite etc. à tous les visiteurs. Il parle également avec respect de son compagnon de lutte, le maire Juan Manuel qu'il considère comme «el ultimo», le dernier, à ses yeux, de cette catégorie d'hommes capables de relever un tel défi et de confondre dans un même mouvement pensée et pratique. Manolo évoque aussi la vie d'ascète que mène l'édile du village, les arrestations et les tracasseries judiciaires qu'il a subies et l'attentat auquel il a échappé. Manolo invite avec insistance le visiteur à revenir à la coopérative au mois de décembre ou janvier pour admirer le travail d'extraction de l'huile d'olives.

Mais au village il n' y a ni hôtel, ni hostal pour un éventuel séjour. Toutefois la municipalité met gracieusement des pavillons à la disposition des visiteurs qui peuvent également, s'ils le désirent, partager le logement de quelques habitants pour une somme symbolique comme chez Antonio dans l'avenue principale de la petite ville. Antonio accueille chaleureusement ses hôtes avec qui il aime parler de l'originalité de son village et semble heureux d'y vivre: «pour l'instant, disait-il, nous vivons en harmonie ici».


Vivent également en «harmonie» avec les habitants du village, les travailleurs immigrés eux aussi embauchés à la coopérative d' «El Humoso». Selon les dires du barman du local syndical ces hommes et ces femmes font partie intégrante de la communauté des travailleurs et participent comme les autres aux décisions prises dans les assemblées générales. En effet ces fameuses assemblées se tiennent dans une grande salle attelée au local syndical où traînent à côté des chaises blanches en plastique tout sorte de vaisselle et de couverts stockés là probablement en attente d'une prochaine fête populaire. La salle est également ornée d'un immense et splendide tableau sur lequel on peut voir des hommes et des femmes en lignes serrées précédés de deux hommes et d'une femme portant un enfant dans ses bras, tous marchent vers la même direction. «Aujourd'hui à 20h30, assemblée générale au local syndical», c'est par ce message, diffusé inlassablement par une camionnette qui sillonne toutes les rues de la petite ville, que les habitants sont conviés au rassemblement pour décider de leurs affaires.


Ils organisent également ce qu'ils appellent les «dimanches rouges» où des volontaires se chargent gratuitement, entre autres, de nettoyer et d'embellir leur commune: entretien des allées et jardin publics, plantation d'arbres etc. La petite ville est non seulement l'une des plus sûre mais aussi la plus propre de la région!

 

Le village est relativement riche en équipements collectifs comparativement aux communes avoisinantes. Les habitants peuvent se baigner durant toute la saison estivale dans la piscine municipale pour la modique somme de trois euros. La garderie pour enfants ne leur coûte que 12 euros par mois repas compris. Le complexe sportif «Ernesto Che Guevara», bien entretenu,leur permet de pratiquer plusieurs sports comme par exemple le football, le tennis ou encore l'athlétisme.


Durant l'été, les habitants assistent régulièrement à la projection de films en plein air dans le parc naturel. Débats, conférences, films et soutien aux peuples opprimés notamment ceux qui sont injustement privés de leur territoire font partie de la vie culturelle et politique du village. Juan Manuel porte souvent d'ailleurs, ostensiblement, l'écharpe palestinienne!

 

Le sport, la culture, les fêtes etc. sont des droits ouverts à tous comme le travail et le logement. Le développement tant matériel qu'intellectuel de chaque individu reste, ici, la condition du développement de tous.

 

Allez donc à Marinaleda voir et vérifier la réalité de cette «utopie». Allez à la rencontre de ces hommes et de ces femmes admirables qui ont réussi grâce à leur travail au jour le jour et à leurs convictions à construire , dans un océan d'injustices, de malheurs et d'asservissement, une société différente. Le capitalisme par ses crises à répétition et le danger qu'il représente pour l'homme et la nature n'a pas d'avenir. L'exemple concret et réussi de Marinaleda montre qu'une autre société est possible.

 

 

Mohamed Belaali

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Le complexe sportif de Marinaleda

 

 

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Le tableau de la grande salle des assemblées générales

 

 

 

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Juan Manuel maire de Marinaleda

 

 

 

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 20:39

HORTEFEUX.jpg

 

 

 

Encore un drame. Un homme vient de décéder dans le sinistre centre de rétention de Vincennes. Et pourquoi ?

Parce que le président de la république française Mr. Sarkozy et son ministre Mr. Hortefeux l’ont décidé à travers une politique de l’immigration qui leur permet de gagner le pouvoir et de s’y maintenir.

Cette politique s’adresse à une frange de la population imbibée des idées rétrogrades et xénophobes.

Pour gagner les voix de cette partie de la population, toutes les limites ont été franchies : chasse à l’homme, rafles, interpellations au domicile des personnes en situation irrégulière (voir entre autres le cas de Patrice et Laurence), brutalité physique et violence verbale des centres de rétention, humiliations en tout genre etc.

Hortefeux, qui ne pouvait cacher sa joie devant la presse, se glorifiait de l’augmentation des « reconduites à la frontière ». Une augmentation de 80 % disait-il avec une certaine fierté.

Mais, à cause justement de cette politique, combien d’hommes et de femmes sont morts ?

Combien de familles ont été brisées ?

Hortefeux aura-t-il un jour le courage de les donner ?

Mais les chiffres, les pourcentages, aussi précis soient-ils, peuvent-ils exprimer vraiment le drame et la détresse de ces hommes et de ces femmes ?

Vers quel régime politique nos sociétés d’aujourd’hui tendent-elles ?


Mohamed Belaali

22juin 2008

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 08:51

Reunion-GOUVERNEMENT.jpg

  L’Etat n’est qu’un comité qui gère les affaires de la bourgeoisie, cette phrase est, encore une fois, d’une actualité brûlante. Quelques exemples suffisent à le montrer.

 

 

En effet, la bourgeoisie n’a jamais été aussi gâtée que sous le règne de Sarkozy: diminution de l’impôt de solidarité sur la fortune, allègement des droits de succession et plafonnement du bouclier fiscal (voir le paquet fiscal). Reconnaissante, la bourgeoisie récompense ses fidèles représentants c’est-à-dire les députés et les sénateurs en les excluant du projet de réforme des régimes spéciaux de retraite. Il faut dire que le travail de ces messieurs est plus pénible que celui des cheminots, des agents de la RATP, des électriciens etc.

Pour protéger cette classe et lui permettre de s’enrichir en toute impunité, Sarkozy, qui est déterminé à « mettre un terme à la pénalisation à outrance » installe (par le biais de sa ministre de la justice Rachida Dati) un groupe de travail chargé de dépénaliser le droit des affaires. Curieusement l’annonce a été faite au moment même où l’affaire EADS éclate au grand jour. Toute la direction du groupe est impliquée dans ce scandale. Noël Fourgeard (co-président d’EADS) et ses enfants ont réalisé une plus-value de 6,7 millions d’euros en vendant leurs titres à temps.

Ce même Fourgeard a quitté le groupe, après avoir supprimé 10 0000 postes (power 8) et brisé la vie de milliers de familles, avec une indemnité de 8.5 millions d’euros. Lagardère, président du groupe, ami intime de Sarkozy et propriétaire de plusieurs médias influents s’est débarrassé de 7.5% du capital d’EADS avec l’aval de l’Etat. Leurs intérêts (ceux de Lagardère et de l’Etat) sont tellement liés dans le groupe qu’ils sont gérés par une société commune, la Sogeade.

Une partie des titres Lagardère (2.25%) a été cédée à la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC) qui est un organisme public et considéré même comme le « bras financier » de l’Etat. Il faut préciser que le groupe vit essentiellement des commandes que leur fait…l’Etat. On voit mal comment, dans ces conditions, ces « délinquants financiers » seront condamnés par la justice comme elle l’a fait avec les jeunes qui criaient dans la rue leur rage contre le Contrat Premier Emploi (l’Etat les a même exclus du décret de grâce du 14 juillet 2006).

La complicité du pouvoir économique et politique est une réalité de plus en plus évidente. L’Etat n’est, en dernière instance, qu’un organisme au service de la classe dominante comme l’avaient écrit Marx et Engels en 1848.

 

7 octobre 2007

 

Mohamed Belaali




 

 

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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 07:31

 

 

Cigares.jpg

Les scandales financiers et les affaires de corruption qui mettent en cause la plupart des membres du gouvernement contrastent tristement avec la politique de rigueur et d'austérité sans précédent que ce même gouvernement impose aux classes populaires. Au moment où l’on exige de la population des sacrifices de plus en plus lourds, au moment où les chômeurs et les précaires se comptent par millions, les représentants de la bourgeoisie, eux, se permettent de se servir abondamment dans les caisses de l’État et jouissent d'innombrables privilèges . La liste des ministres impliqués dans des affaires est longue :des 9 500 euros mensuels de Christine Boutin pour une obscure mission sur la mondialisation, aux 12 000 euros des cigares de Christian Blanc en passant par les hôtels particuliers du ministre de l'industrie Christian Estrosi ou les 116 500 euros d'Alain Joyandet pour un aller/retour à la Martinique sans parler de son permis illégal pour agrandir sa maison près de Saint-Tropez. Et on va taire par pudeur l'affaire Karachi qui a coûté la vie à 14 personnes. Il ne s'agit là bien évidemment que de quelques exemples qui ne doivent pas cacher le caractère récurrent et structurel de la corruption de la classe dirigeante. Car les scandales financiers, corruption, privilèges et autres affaires, comme celle d'Eric Worth, sont intimement liés au fonctionnement même du système capitaliste qui les produit et reproduit de manière permanente.

 

« Le gouvernement moderne n'est qu'un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière» (1). L'État n'est donc pas au service de tous, mais sert seulement les intérêts privés de quelques uns. La police, la justice, les préfets, les députés, les ministres etc. ne sont pas les représentants de toute la société. Le président de la République n'est pas le président de tous les français. Le président gère l'Etat contre l'intérêt général au profit de l'intérêt particulier, celui de la classe dominante. Et plus il sert les intérêts de la bourgeoisie, plus il s'éloigne de ceux des classes populaires.

La corruption, elle aussi, remplace l'intérêt public par l'intérêt privé. Elle efface les frontières entre les deniers publics et les revenus privés. Les hommes et les femmes politiques sans scrupulespeuvent ainsi se servir, avec un sentiment total d'impunité, dans les caisses de l'État comme s'il s'agissait de leur propre patrimoine! La corruption nie et méprise le principe de transparence et permet à une seule et même classe sociale, par le biais de l'État, d'accéder d'une manière occulte et illégale aux ressources publiques.

Le scandale Liliane Bettencourt, la femme la plus riche de France, illustre d'une manière éloquente cette proximité et cette confusion des intérêts de la grande bourgeoisie et du gouvernement. Celui-ci doit être au service de celle là. L'ex- ministre du budget, Eric Woerth, est soupçonné, via sa femme qui gère les dividendes de la milliardaire, de conflit d'intérêt. Mme Bettencourt avoue de son côté posséder des comptes à l'étranger et toute une île aux Seychelles non déclarés au fisc. Elle a promis, toutefois, de régulariser cette situation. L'épouse d'Eric Worth a été obligée de quitter son poste, mais le ministre aujourd'hui du travail, lui, n'a pas démissionné. Seuls Alain Joyandet et Christian Blanc ont été obligés de quitter leurs postes.

Eric Worth est soupçonné également d'entretenir les mêmes relations avec Robert Peugeot, l'héritier de la grande famille bourgeoise du même nom. Les deux hommes se connaissent et s'apprécient mutuellement. Eric Worth a même décoré Robert Peugeot de la Légion d'honneur comme il a remis les insignes de chevalier de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre le gestionnaire de la fortune de Bettencourt ! Qu'elle est jolie la république bourgeoise !

Sarkozy voyant que les affaires prennent de l'ampleur, annonce d'une manière solennelle qu'il allait réduire le train de vie de ses ministres (mais pas ses propres privilèges), reconnaissant implicitement par là l'existence de ces affaires !

Plusieurs personnalités du monde politique et économique très proches du pouvoir comme Valérie Pécresse, François Pérol l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée et intime des grands patrons français, le multimillionnaire Stéphane Richard ami de Sarkozy ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde et Directeur Général de France Télécom seraient, à un titre ou à un autre, impliqués dans des affaires. Précisons que Stéphane Richard qui a subi un redressement fiscal en 2007 est décoré lui aussi de la Légion d'honneur.

La collusion des intérêts du capital et ceux de l'État trouve ici son expression la plus éclatante : Le pouvoir politique met l'État et notamment son appareil judiciaire à la disposition du pouvoir économique qui, en échange, finance entre autres ses campagnes électorales. Eric Worth est le trésorier de l'UMP et le financier du système Sarkozy. C'est lui qui est chargé de récolter les fonds auprès des grosses fortunes au profit du président de la République. On comprend mieux, dans ces conditions, pourquoi Sarkozy tient absolument à soutenir «totalement et complétement» son ministre du travail et pourquoi il désire que Liliane Bettencourt reste en France :«Je ne veux pas qu'elle foute le camp en Suisse» disait-il.

Rappelons tout de même que c'est ce même ministre qui mène, au nom du gouvernement et donc de la bourgeoisie, la bataille de la destruction du système de retraite par répartition. Lui, le bourgeois, qui vit dans l'opulence, exige des salariés de travailler toujours plus pour une pension de misère!

Et c'est ce même gouvernement qui tolère que des milliers de familles bourgeoises «très patriotes», dont il possède la liste, planquent scandaleusement leur magot à l'étranger pour échapper au fisc.

Les intérêts de l'État,donc d'une infime minorité, sont incompatibles avec ceux de l'immense majorité de la population.

Tous les gouvernements bourgeois, avec des différences de degré et non d'essence, sont corrompus. Mais sous le régime de Sarkozy, les affaires fleurissent et se banalisent plus facilement. C'est queSarkozy aime l’argent, le luxe, l'apparat, le cérémonial et n'hésite pas à étaler ostensiblement, dans une république affaiblie, les fastes d’un pouvoir quasi monarchique. Sa fascination pour les riches n'a d'égale que son mépris pour les pauvres.

En avril 2007, Nicolas Sarkozy avait promis une «République irréprochable», une «démocratie moderne qui sera exemplaire au regard du monde». Aujourd'hui, sa république est corrompue, sa démocratie est totalement livrée au capital, aux parasites spéculateurs en tout genre qui la violent chaque jour. Et on va taire la réputation de la France sous le régime de Sarkozy dans le monde. Triste fin de règne !


On peut adopter les lois que l'on veut contre la corruption, les affaires et les privilèges, mener toutes les enquêtes possibles, on peut même diminuer et limiter leur importance, mais on ne peut pas les éliminer. Car leur existence et celle du capitalisme sont tellement imbriquées l'une dans l'autre que l'on ne peut supprimer l'une sans éliminer l'autre. Les lois et les mesures prises pour lutter contre la corruption ne sont que des paravents derrière lesquels la bourgeoisie dissimule ses forfaits. Le problème n'est donc pas l'existence de la corruption, des scandales financiers, des affaires et autres privilèges, mais celle du capitalisme qui les engendre. Il y a eu dans le passé des scandales, il y a aujourd'hui des scandales et il y aura dans l’avenir d’autres scandales tant que ce système existe.

In fine, le véritable scandale, c'est le capitalisme lui-même.


Mohamed Belaali


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(1) K. Marx et F. Engels «Manifeste du parti communiste». Éditions en langues étrangères. Pekin, page 35.




























 

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 06:28

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«Le sport est une réponse à la crise, c’est parce qu’il y a des problèmes qu’il faut mobiliser le pays vers l’organisation de grands événements. Qu’est-ce qu’il y a de plus fort que le sport, et à l’intérieur du sport qu’est-ce qu’il y a de plus fort que le football »?s'exclamait Nicolas Sarkozy. «Dans un stade c’est un moment de communion, il n’y a plus de classes sociales» déclarait Roselyne Bachelot (1). Le sport et plus particulièrement le football, voilà les remèdes miracles de la bourgeoisie et de ses serviteurs contre la crise du capitalisme. Ils permettent de surcroît d'abolir les classes et la lutte des classes ! Belle manière pour anesthésier la population et faire passer ainsi, sans trop de difficultés, des «réformes» douloureuses et réaliser des bénéfices fabuleux. Sauf que le football, tel qu'il est organisé aujourd'hui, est l'expression, le miroir d'une société capitaliste malade avec ses tares et sa brutalité : compétition à outrance, haine de l'autre, corruption, tricheries, racisme, chauvinisme, machisme, dopage, violence etc. etc.

 

En plus de la propagande quotidienne habituelle, faits divers, météo, burqa, sécurité, etc. l'annonce de l’Euro 2016 et la coupe du mondede football constituent une véritable aubaine pour les riches en ces temps de rigueur et d'austérité. Les luttes sociales deviennent difficiles à mener durant le Mondial. Ils savent que le foot fascine et tétanise les pauvres. Il leur procure, à l'instar d'une drogue dure, des moments de plaisir en oubliant un instant leur triste sort. Le foot les fait sortir massivement dans la rue crier la victoire de leur équipe : «on a gagné !...on a gagné !». Dans ce sens il leur sert d'exutoire aux multiples privations et frustrations.En les soulageant, le football les détourne en même temps de leurs vrais problèmes. «L'affaire Anelka» ne fait que prolonger, différemment, cette ambiance.

Les grands médias, jour et nuit, vont se charger de gaver le peuple d'images, de débats, d'interview et de commentaires liés au foot. Dans les foyers, les cafés, les restaurants, dans certains établissements scolaires, les stades, sur les places publiques... des écrans de télévision, petits et grands, transmettent en direct tous les matchs de la coupe du monde. Concerts, tournois, jeux, films, expositions et autres animations sont également prévus pour célébrer cet événement sportif qui se répète inlassablement tous les quatre ans. Tout est prêt pour que les pauvres «vibrent» ensemble et oublient les luttes sociales. Pendant ce temps là, les grandes multinationales, elles, gèrent et comptent tranquillement leurs milliards de dollars gagnés grâce à cette hystérie collective que représente la coupe du monde de football. Profitant, lui aussi, de cette anesthésie générale, le président de la République Nicolas Sarkozy annonce solennellement le 16 juin 2010 en pleine coupe du monde la destruction de ce qui reste encore du système de retraite par répartition.

«Panem et circenses», voilà ce que les empereurs de la Rome antique offraient au peuple afin qu'il ne songe plus à sa misère.

Mais aujourd'hui ni les jeux ni le pain ne sont gratuits et les joueurs ne sont plus des gladiateurs. Le sport, comme la plupart des activités, est une vulgaire marchandise qui se vend et s'achète. Le sport, dans le cadre du capitalisme, est d'abord un marché, et un marché fabuleux. La dernière coupe du monde organisée en Allemagne en 2006 a enregistré plus de 26 milliards de téléspectateurs en audience cumulée à travers le monde. La liste des sponsors est interminable. Le chiffre d'affaire (ensemble des ventes) de la Fédération internationale de football (FIFA), l'une des organisations les plus corrompues au monde(2), a progressé de 60 % entre 2006 et 2010 (3). Les fabricants et les vendeurs de téléviseurs se frottent les mains. Sur seulement deux mois (mai/juin), leurs ventes peuvent atteindre les 200 000 postes. Les équipementiers sportifs comme Adidas, Nike et Puma s'arrachent à coup de millions de dollars des contrats avec les équipes nationales pour qu'elles portent leurs couleurs. Ils espèrent ainsi doper leurs ventes, en berne en 2009, de ballons, chaussures et autres maillots de foot. Les chaînes de télévision achètent à prix d'or les droits de diffuser les matchsafin d' augmenter leur audience et vendre ainsi leurs spots publicitaires de trente secondes le plus cher possible.

Les corps des sportifs ne sont que des machines à sous. Les compétitions sont poussées à l'extrême afin que le spectacle soit rentable. Car seule la victoire, par tous les moyens, compte. Le dopage généralisé, dans ces conditions, devient indispensable. Le sport, paradoxalement, constitue ainsi la négation des qualités physiques des sportifs!

La bourgeoisie est donc gagnante sur les deux tableaux : endormir le peuple et faire des bénéfices.


Dans le cadre d'un capitalisme mondialisé, le sport en général et le football en particulier ne peuvent que servir la classe dominante qui les utilise comme un marché planétaire pour ses marchandises. Le football dans cette optique n'est, pour elle, qu'un instrument efficace pour faire des bénéfices. A cette fin, elle mobilise d'une manière hystérique tout son appareil idéologique et médiatique. La classe dirigeante exploite et exacerbe à l'extrême les passions et les comportements les plus grégaires et dressent les individus et les nations les uns contre les autres, les détournant ainsi des vrais responsables de leurs malheurs c'est à dire le capitalisme et la classe sociale qui le porte, la bourgeoisie.


Mohamed Belaali


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  1. http://www.france-info.com

  1. Voir, entre autres, «Carton rouge, les dessous troublants de la FIFA» d'Andrew Jennings, Presses De La Cité.

  2. Les Echos.fr





















 

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19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 11:25

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«Les gens disent de moi: il est bon mais c'est un communiste. Maintenant, ils disent, c'est un communiste, mais il est bon» disait José Saramago qui vient de nous quitter à l'âge de 87 ans.

 

Né dans une famille pauvre en 1922 à Azinhaga dans la région de Ribatejo au Portugal, petit-fils de paysans analphabètes, apprenti serrurier et autodidacte, Saramago a reçu le prix Nobel de littérature en 1998.

Contestataire-né, il était de tous les combats. Il a participé activement à la révolution des œillets de 1974 qui a renversé la dictature salazariste. Il criait partout son indignation et son dégoût quant au sort fait aux opprimés de notre monde.

Saramago dérangeait y compris dans son propre pays. En 1992, le gouvernement portugais l’accuse de «porter atteinte au patrimoine religieux des Portugais» et censure son roman «l’Évangile selon Jésus-Christ». Saramago a quitté son pays pour s'exiler sur l'île de Lanzarote où il est décédé.

Défenseur acharné de la cause palestinienne, ses livres sont boycottés par Israël.

Saramago laisse derrière lui une œuvre composée de pièces de théâtre, de poésie, et bien sûr de romans d'une grande originalité.

Dans «Le Dieux manchot» ( Albin Michel, 1987) par exemple, ce sont les opprimés qui sont les héros de l'histoire.

Plus qu'un écrivain, Saramago était un militant et une conscience morale.

 

Mohamed Belaali

 

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 10:29

 

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Nous vivons une étrange époque. Elle se présente comme un ensemble de contradictions des plus diverses et des plus criantes.

 

Ainsi, des socialistes qui se déclarent socio-libéraux, d’autres, libéraux et socialistes à la fois ; d’autres encore sont heureux de voir le contenu ultralibéral de leur rapport appliqué par le gouvernement ; des libéraux qui haïssent l’Etat mais qui l’implorent lorsque leurs intérêts sont menacés et se servent abondamment dans ses caisses ; un parlement qui ne représente que lui-même ou presque, mais qui décide pour tous conformément aux directives de l’exécutif ; un président qui puise sa force dans sa faiblesse et son impopularité ; une petite bourgeoisie étouffée par la grande, envoie ses salariés occuper les ports, bloquer les routes ; une minorité se soigne dans les hôpitaux les plus prestigieux de la république (Val-de-Grâce, Pitié Salpetrière etc.) entourés de meilleurs médecins et bénéficie des progrès de la science et de la médecine, alors qu’une majorité des citoyens a de moins en moins les moyens pour se soigner (franchises médicales, déremboursement des médicaments, menaces sur la prise en charge intégrale des maladies longue durée etc.) ; l’idéologie dominante s’impose de plus en plus à l’école au détriment de l’esprit critique remplacé par le gavage et le dressage ; la propagande et l’endoctrinement ont remplacé l’information dans les grands médias, le faux est devenu vrai et la différence entre ce qui est juste et ce qui est erroné reste difficile à établir.

L’importance de la baisse du pouvoir d’achat pour l’immense majorité de la population n’a d’égal que les augmentations prodigieuses des revenus de quelques uns, voire d’un seul, le président de la république. Pour lui, tout augmente : salaire (172 %), dotation du chef de l’Etat (29 % entre 2006 et 2007), dépenses de l’Elysée (8.4% en 2007, et 200 % prévue pour 2008) (1) etc. En même temps, on supprime par milliers les postes d’enseignants, de sapeurs-pompiers, d’infirmières, d’assistantes sociales, bref des emplois au service des citoyens notamment les plus démunis d’entre eux qui ne peuvent payer, dans le privé, les services équivalents : au moins 30 000 non-remplacements de fonctionnaires en 2009 (dont 13 500 dans l’Education Nationale), soit 7 000 de plus qu’en 2008 (2).

Mr Sarkozy aime l’argent (3), le luxe, et étale ostensiblement, dans une république affaiblie, les fastes d’un pouvoir quasi monarchique. Il aime aussi les riches et méprise celles et ceux qui ne le sont pas. C’est une faiblesse ou plutôt un complexe de classe alors qu’il est présenté comme le président de tous les français. Le Fouquet’s, le yacht de son ami Bolloré, qui signe contrat après contrat avec l’Etat de la république (4), les vacances dans une station balnéaire pour milliardaires à New Hampshire (payées par deux riches familles), ou encore celles passées au bord du Nil à deux pas du temple pharaonique au Old Winter Palace sont autant de symboles et de signes de reconnaissance et d’allégeance à l’égard de cette classe qui a réussi à le porter au pouvoir avec les voix d’une partie importante du peuple. Et c’est là que réside la force des médias qui arrivent à faire rêver tout en anesthésiant une large frange de la population. Le rêve au lieu d’être force de changement, devient ici source de soumission aux puissants. On comprend mieux dans ces conditions le désir de Mr Sarkozy de vouloir nommer lui-même le président de France Télévisions. Les autres grands médias sont déjà entre les mains de ses amis (Bouygues, Bernard Arnault, Dassault, de Rothschild, Lagardère etc.).

Mais les symboles ne suffisent pas. Il faut des actes concrets. Et ce fut, entre autres, la loi publiée au journal officiel le 22 août 2007 intitulée paradoxalement loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat (TEPA). Or l’essentiel des mesures de ce « paquet fiscal » concerne non pas le travail mais le capital : diminution de l’impôt de solidarité sur la fortune, allègement des droits de succession, plafonnement du bouclier fiscal etc. Ces immenses cadeaux sont accordés aux grands patrons, aux banquiers et autres hommes d’affaires tout en expliquant aux citoyens que les caisses de l’Etat sont vides et que les déficits publics sont chroniques ! « La France est en déficit depuis trente-quatre ans. Il faut arrêter la fuite en avant. C’est une question d’efficacité et de morale » déclarait Mr Fillon (5).

Mr Sarkozy et Mr Hortefeux son ministre, pour afficher leur patriotisme et pour gagner les voix d’une partie de la population imbibée d’idées xénophobes, organisent contre les sans papiers, rafles, chasse à l’homme, interpellation au domicile, brutalité physique et verbale, humiliations en tout genre etc. Pendant ce temps là, le pouvoir tolère qu’une partie de la bourgeoisie planque scandaleusement son magot en Suisse, au Liechtenstein ou ailleurs pour échapper au fisc.

La destruction quasi quotidienne des avancées sociales petites et grandes ( Les retraites, les trente-cinq heures, le service minimum, mesures contre les chômeurs, augmentation sans contre partie du temps de travail des cadres, mesures en faveur des grandes surfaces et contre le petit commerce et l’artisanat etc.) montrent à quelle enseigne ce pouvoir désire anéantir tout ce qui a été arraché de haute lutte par des générations successives.

Cette période historique, toute peinte en noir, risque de durer longtemps tant les forces du progrès sont tétanisées et n’opposent pour ainsi dire aucune résistance d’envergure.


Mohamed Belaali

 

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(1) http://www.liberation.fr/actualite/...

(2) Le Monde, édition du 9 juillet 2008

(3) Voir le travail de Renaud Dély et Didier Hassoux dans « Sarkozy et l’argent roi », Calmann-Lévy

(4) http://www.bakchich.info/article111...

(5) Déclaration du premier ministre sur RTL, mercredi 9 juillet, cité par Le Monde du 9 juillet 2008

 

 

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 09:26

 

 

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Des dizaines d'indiens péruviens ont été massacrés le 5 juin 2009 par le gouvernement d'Alan Garcia. Mais on ne saura peut-être jamais avec précision le nombre exact d'hommes et de femmes tombés lors de cette révolte. La discrétion des grands médias sur ces événements tragiques n'avait d'égale, à l'époque, que l'hystérique propagande contre l'Iran (1). Alan Garcia est un ami des Etats-Unis, de l'Union Européenne et de leurs multinationales. On ne dénonce pas ses amis surtout lorsqu'ils signent des traités et des décrets permettant à nos entreprises de réaliser de fabuleux profits en exploitant les richesses du Pérou. Et c'est justement contre cette spoliation de leur richesse que les indiens péruviens se sont soulevés et c'est pour cette raison également qu'on les a massacrés. Ces victimes s'ajouteront à la longue, très longue liste d'hommes et de femmes morts pour avoir courageusement résisté à l'exploitation et à l'injustice.

 

L'origine du drame plonge ses racines dans le Traité de Libre Commerce ( Free Trade Agreement) signé par le gouvernement péruvien en 2006 et ratifié par la Chambre des représentants des Etats-Unis le 8 novembre 2007. Pour mettre en application cet accord, Alan Garcia fait adopter par le congrès péruvien un ensemble de décrets dont deux sont particulièrement contestés notamment par l' Association Inter-ethnique de Développement de la Forêt Péruvienne ( AIDESEP) qui regroupe 1350 communautés locales et qui n'a évidement pas été consultée. Il s'agit du décret 1090 « Loi forestière et de la faune sylvestre» et le décret 1064 portant sur le régime juridique des terres à usage agricole. Malgré des appels répétés lancés par l'AIDESEP pour trouver une solution négociée, Alan Garcia a préféré passer en force.


La forêt amazonienne(60 % du territoire) constitue un espace vital pour le peuple indigène. Son existence en dépend directement et totalement. La disparition de l'un entraînerait inévitablement la disparition de l'autre : « La forêt amazonienne fait partie de notre existence et de notre développement, nous y construisons notre Bien Vivre : c’est notre garde-manger, notre champ de production, notre bibliothèque, notre pharmacie, notre banque de semences et d’élevage, notre école...» (2).


Mais pour Alan Garcia et les multinationales comme Talisman Energy (Canada), Perenco (franco-britannique, dirigée par François Perrodo), PlusPetrol (argentine), Petrolifera (canadienne), Repsol (espagnole), Petrobras (brésilienne) etc.(3), l'Amazonie péruvienne est d'abord une source intarissable d'enrichissement. Les indigènes représentent pour eux, un obstacle vivant qui se dresse face à cette insatiable soif du profit. Il faut donc le briser. Sauf que ces indiens méprisés, exploités et opprimés depuis des siècles ont appris, entre-temps avec tous les autres opprimés, à s'organiser et à résister sur tout le continent latino-américain .


En Équateur, ils ont mené et mènent toujours un long et admirable combat juridique contre la multinationale pétrolière Chevron-Texaco qui avait délibérément déversé des millions de tonnes de déchets toxiques(Texaco toxico disent les habitants de l'Équateur) dans la forêt amazonienne et les fleuves de l’Équateur provoquant ainsi une immense catastrophe écologique et sociale. La multinationale américaine est, fait rare, jugée dans un petit pays du sud et probablement sera condamnée.


L'ancien syndicaliste et leader du Mouvement vers le socialisme ( Movimiento al Socialismo) Evo Morales, a été élu président de la Bolivie en 2005 et réélu à une large majorité en 2009. Nationalisation des richesses notamment pétrolières, Rente Vieillesse Universelle Dignité, constitution progressiste, sont quelques unes des réalisations de la nouvelle Bolivie redonnant ainsi au peuple espoir et dignité.


Le mouvement Zapatiste du Chiapas est devenu au fil des ans le symbole de la résistance et de la lutte contre la misère, l'oubli et surtout contre l'exploitation conçue et organisée depuis Washington et exécutée servilement par le pouvoir local. Ce n'est pas un hasard si l'apparition au grand jour du mouvement coïncide exactement avec la date d'application de l'Accord de Libre Échange Nord-Américain (ALENA) le premier janvier 1994 signé entre les Etats-Unis, le Canada et...le Mexique. Malheureusement ce pays est toujours sous domination américaine avec tout ce que cela signifie comme privilèges pour une minorité et souffrances pour l'immense majorité de la population. Mais la lutte de l'Armée Zapatiste de Libération Nationale ( AZLN) et de tout le mouvement social continue.


Aujourd'hui le Pérou, comme tous ces États d'Amérique latine sous tutelle américaine, est un pays ravagé par une corruption généralisée (4). Le pillage des deniers publics et les scandales financiers en tout genre sont les principales caractéristiques de cette fin de règne d'Alan Garcia.

Le taux de pauvreté est l'un des plus élevés du monde, alors que le pays regorge de richesses! Exploitation, répression, pauvreté et corruption sont les conséquences logiques de cette mainmise américaine sur les richesses du Pérou. Mais la bourgeoisie locale est tout aussi responsable de ce fiasco économique, social et politique. L'impérialisme américain n' a rien d'autre à offrir au peuple péruvien, comme aux autres peuples d'ailleurs, que misère, injustice et violence.


Pour se libérer justement du joug de cet impérialisme, d'autres pays d'Amérique latine comme Cuba, le Vénézuela, le Nicaragua, la Bolivie, l' Équateur...ont choisi une autre voie, celle du socialisme, pour sortir leurs peuples des siècles d'humiliation, d'exploitation et de misère.


En écrivant ces quelques lignes, une terrible nouvelle venue de ce Moyen-Orient tourmenté est tombée: Israël vient de commettre un nouveau crime. Il est difficile de conclure sans penser à ces hommes et à ces femmes admirables tombés sous les balles israéliennes en pleine méditerranée un 31 mai 2010. Ils ont sacrifié leur vie pour un peuple qui souffre depuis plus de soixante ans. Comme les indiens de l'Amazonie péruvienne, ils ont eu le courage de tenir tête à l'arbitraire; et c'est pour cela qu'on les a éliminés. Alan Garcia et Benyamin Netanyahou sont deux visages, hideux, d'une même réalité, celle du capitalisme. L'un et l'autre, dans des conditions et des contextes bien différents, servent les mêmes intérêts, ceux de l'impérialisme américain.


Mohamed Belaali



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(1) http://www.legrandsoir


(2) http://humeursdejeandornac

(3) Carte des compagnies pétrolières qui opère au Pérou : http://www.latinreporters

(4) Le Monde du 6 mai 2010 page 10.



























 

 

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